L’allégeance à notre prince, voilà une quête qui m’intéressait depuis longtemps… Mais je ne suis qu’une simple moniale et m’aventurer en terres ennemies est très très périlleux pour moi.
J’avais cependant trouvé de valeureux et généreux aventuriers qui étaient très expérimentés en combats. Je décidais alors de les suivre, tout d’abord à Cyrosh. L’aubergiste avait ri aux éclats quand il entendit mes projets…
Non sérieux chère moniale, vous allez à Cyrosh ? Vousallez y laisser votre robe !
Et il rit de plus belle…
En effet, je n’étais pas prête. Le monstrueux gardien des Cartellois était trop fort pour moi. Mon compagnons de route m’ont bien aidée et soutenue. Mais il allait me falloir il retourner car il me fallait plus de cœurs. Bien sûr, l’aubergiste ne tarda pas à me rire encore une fois au nez.
Laissez tomber ma sœur, ça vous servira à rien tout ça ! Allez faire des prières pour nos valeureux guerriers mais ne tentez pas davantage ! La chose dont vous d’vez dérober l’cœur 10 fois aura vite fait de taper sur votre sainte tête ! Hahaha !
Qu’importe. J’ai prié pour mes compagnons bien entendu, surtout que l’homme qui détient mon cœur faisait partie de l’expédition. Les forces divines ont clairement guidé notre chemin et nous sommes rentrés avec 10
cœurs chacun. L’aubergiste voulut presque me suivre jusqu’au bastion du prince pour vérifier que je ne mentais pas.
Depuis quand ai-je la réputation de mentir ?
Sa bouche était encore ouverte par la surprise et il ne sut quoi répondre. Je le laissais là, bouché bée, pendant que je remettais les objets que demandait le noble Kaldrass.
L’aubergiste ne ria pas quand il me revit, il était même plutôt sérieux.
V’savez c’que c’est la prochaine étape hein, c’est foutu d’avance !
Oui, je sais que le combat est clairement ma grande faiblesse.
Pis vous f’rez quoi ma sœur, z’allez tuer les ptits enrôlés par les satanés royalistes ?
Cette pensée ne me plaisait pas, en effet. Je partis me coucher sans un mot de plus. Le lendemain matin, je sortais de ma chambre pour trouver Fuisserage… vide. Les commerçants parlaient, affolés…
Encore une équipe de ces maudits voleurs de trône ! Ils ont tué tout le monde, aucune chance d’en échapper !
Voilà à quoi nous en étions réduits, nous tuer les uns les autres. Je partis au temple pour méditer et dire un mot pour les victimes. A mon retour, l’aubergiste ne manqua pas de m’interpeller.
Vous comptez toujours aller à la ville des rouges ? Z’avez vu le massacre qu’ils ont fait… Vous f’rez quoi quand vous irez vous battre, vous leur balancerez vos bouquins de prière à la figure ? Va vous en falloir des tomes hein parce que 50 de ces traitres…
J’en aurais presque ri.
40 mon cher, 40…
Il fut surpris. Il ne me connaissait pas aussi bien qu'il le pensait. Je ne lui avais jamais dévoilé qu’à mon arrivée sur ces Terres, j’avais fait 10 victimes.
J’étais déterminée à partir vers le début de la nouvelle année. Je savais que je serai à nouveau bien entourée mais que malgré tout, ma force serait mise à rude épreuve.
Je partis tôt pour Mérulik, afin de ne pas croiser l’aubergiste, je n’avais pas envie de l’entendre.
Il n’y avait vraiment pas foule à Nedmor. Mes compagnons se battirent une fois de plus comme des héros. J’étais face à ma mission, je ne pouvais pas reculer. J’avais décidé d’aller jusqu’au bout, je ne fléchirai pas.
Je comptais et recomptais mes victimes, pauvres individus qui avaient pris la mauvaise voie, qui suivaient un traitre se prenant pour un roi. Il était vraiment difficile de trouver quelqu’un avec qui se battre, les bâtiments
étaient vides. Lentement mais sûrement, ma frappe sacrée s’abattait sur mes adversaires. Peu d’entre eux ripostaient, peut-être étaient-ils résignés.
J’obtins avec grand mal ma 50e victime. Mais j’étais à bout de force, il y avait du sang partout et il y avait tant de temps que je marchais… un puissant mage eut finalement raison de moi.
Je me réveillais dans la plaine désertée de Fuisserage. Je voyais le bastion, non loin. Je réussis tant bien que mal à le rejoindre et je me présentais devant le loyal Kaldrass. Je lui fis mon récit et attendais de savoir si j’étais à présent digne de porter ses couleurs.
Tu as montré ta fidélité envers les Exilés et je t’en remercie. Voici venu le moment pour toi de changer tes habits.
On m’apporta alors une nouvelle robe, finement cousue et un rosaire… bleu. Le bleu qui me distinguerait désormais.
Emue, je remerciais chaleureusement mon prince, je fis une prière pour lui et je pris congé.
Je me mis en route vers l’auberge, il me fallait du repos.
Je garderai toujours en mémoire la tête de l’aubergiste quand il me vit arriver.
Nous parlerons plus tard, j’ai besoin de sommeil.
Avant de m’endormir, j’eus une pensée pour mes valeureux compagnons.
Mar 15 Jan - 1:37